jeudi 4 septembre 2014

A quand une vraie réforme du système éducatif français ?

Point de vue
de Dimitri Nicolaïdis


En cette rentrée des classes 2014, les rapports se suivent et se ressemblent. D'année en année, les experts tirent la sonnette d'alarme pour dénoncer ce gâchis que représente un système éducatif français qui constitue une formidable machine à exclure et à accentuer les inégalités sociales. Cette situation est d'autant plus paradoxale que nous les enseignants, pour la très grande majorité dévoués à la réussite et à l'épanouissement de nos élèves, sommes aussi bien souvent des femmes et des hommes progressistes et convaincus que l'école est au coeur du projet émancipateur de la République. D'où le malaise que beaucoup d'entre nous ressentons face au gouffre entre nos aspirations égalitaristes et la réalité d'un système où in fine nous faisons figure d'agent de la reproduction sociale.  Il faut ouvrir les portes et les fenêtres pour prendre conscience que dans d'autres pays on s'adapte plus facilement à l'hétérogénéité des classes et on sait réformer les pratiques pour que davantage d'élèves réussissent (Allemagne, Portugal). Alors d'où vient ce sentiment que la France est incapable de se réformer aussi dans ce domaine fondamental qu'est l'éducation ? De ce point de vue, il est très instructif de lire dans Le Monde du 29 août le récent entretien avec Andreas Schleicher, directeur de l'éducation de l'OCDE et grand patron de l'évaluation PISA <http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/08/29/andreas-schleicher-ocde-en-france-l-enseignement-n-est-pas-pertinent_4478859_3224.html> ;

de même que l'article d'Aurélie Collas, La classe résiste magistralement, <http://www.lemonde.fr/education/article/2014/08/28/la-classe-resiste-magistralement_4478529_1473685.html> sur nos habitudes pédagogiques dominantes, bien adaptés aux élèves issus de milieux favorisés et qui possèdent les codes, mais très handicapants pour les autres.
Certes, au Lycée français de Madrid, nous avons la chance d'avoir un public qui correspond davantage à la première catégorie. Mais nous avons aussi des élèves en difficulté, à qui nous ne savons pas toujours accorder la "bonne" place. Chez nous aussi, la réforme des pratiques pourrait être au menu des réflexions...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire